Geneviève NAODINGAR a rejoint BNI en 2014 et dès 2015, elle est devenue Directrice Consultante. Aujourd’hui, elle accompagne plusieurs Groupes BNI en région Val de Loire.
Quels Groupes BNI gérez-vous en ce moment ?
Les Groupes de St Avertin Opportunités, Cœur de Tours, Tours de Lions et Da Vinci via Robert Rzepecki DC sur la zone dans laquelle j’évolue, et également Blois Renaissance sur un autre département limitrophe (41).
Votre région a été durement touchée durant le premier confinement et maintenant, nous affrontons le second après 2 mois d’été en présentiel. Comment avez-vous vécu cette période ?
J’ai dû faire face à une perte de vitesse de ma propre activité d’accompagnement et de conseil en entreprise, car la situation a stoppé net les objectifs des interventions initiées préalablement. Mes coachings en cours, par exemple, ont vu leurs objectifs de départ profondément évoluer. J’ai travaillé sur l’ajustement de mes propositions dans ce contexte particulier, tout en m’organisant pour me rendre disponible.
Chaque matin, pendant toute la durée du confinement et du maintien des réunions online, j’ai été présente à toutes les réunions des Groupes que j’accompagne (mardi, mercredi, jeudi et vendredi), mais aussi auprès des Comités de Pilotage et des Membres de façon quasi individuelle, tout en participant bien sûr aux réunions régionales hebdomadaires.
Qu’en avez-vous appris ?
Que je ne manque pas d’énergie ! Beaucoup de personnes ont su faire preuve d’agilité, et ont entamé leur révolution digitale qui, au-delà de répondre à une situation de crise, leur a permis de construire une prospective de leurs activités.
La notion de proactivité s’est démultipliée chez certains, alors que pour d’autres, perdant leurs repères, ne sont arrivés que très difficilement à surmonter les difficultés qui s’accumulent.
Comment gérez-vous les incertitudes des Membres ?
Offrir des espaces d’écoute individuelle a permis à certains d’exprimer leurs inquiétudes et donc de ne pas se laisser envahir par elles. Sous forme de partages, expliquer aux Membres les expériences de Membres d’autres Groupes ayant les mêmes activités a pu faire émerger des idées, faire tomber des réticences…
Nous avons fait évoluer au démarrage le temps de « réunion informelle » vers un temps « d’inclusion » qui m’aidait à évaluer la motivation des Membres, à prendre connaissance de l’état d’esprit de chacun. Cela me permettait d’adapter le discours, la tonalité, m’indiquait le besoin d’énergie dont j’aurais besoin pendant la réunion et me permettait d’aller chercher les ressources internes, mais aussi quels Membres je pouvais solliciter.
Comment soutenez-vous les Comités de Pilotage des Groupes ?
Chaque semaine, la réunion est débriefée et la prochaine préparée, notamment sur les « temps d’éducation » et les conférences qui, les premières semaines, ont été consacrées aux interventions de nos « experts métiers » sur les aides, les législations, etc. Les professionnels du monde bancaire et financier, de l’expertise comptable, les métiers du droit, les RH, et de la prévention des risques professionnels ont été hyper réactifs. Ils ont beaucoup donné de leurs personnes et offert de précieux conseils.
Avez-vous des outils qui vous aident à gérer ces moments d’incertitude ?
Tout d’abord il faut se rappeler qu’être Directeur Consultant, pour moi, c’est être garant de la sécurité des Membres. Que cela plaise ou non, nous sommes online pour de bonnes raisons, et c’est avant tout garantir leur bonne santé et se protéger les uns les autres.
Ensuite en ce qui concerne les outils, je dirais que online ou non, notre réunion reste une réunion BNI, et elle doit y ressembler au maximum. C’est pourquoi je conseille de suivre l’ordre du jour le plus normalement possible : cela me sert de repère et donne un cadre à tous. De plus, BNI prend tout son sens en cette période difficile : quand le business s’amoindrit, rien de mieux que la recommendation pour booster son entreprise !
Quelles ont été les personnes les plus solides autour de vous ?
Il y a bien sûr mes proches, mais surtout au sein de BNI mes deux Directeurs de Région, Catherine Dommergue et Francis Kirscvhing. Je tiens à le dire haut et fort par ailleurs ! Merci Francis et Catherine ! Cela fait plusieurs années qu’ils me font confiance et que nous sommes très libres dans les échanges. Dans ces moments difficiles il est très précieux de faire partie d’une équipe qui a du sens. M’ont également beaucoup aidé des Membres de chaque Groupe, la plupart du temps, au sein des Comités de pilotage.
Que vous-ont-elles apporté ?
Ces personnes m’ont apporté de l’échange, du partage, et des moments privilégiés. Nous avons pu mettre en commun nos expériences, de façon a proposer des réponses adaptées et enrichies. Concrètement, par exemple, nous avons des réunions DC au sein de ma région chaque semaine : tous les DC font part d’expériences et d’activités qu’ils ont mis en place pour que nous puissions reproduire ce qui a bien marché, dans d’autres Groupes.
Il faut savoir que certains Membres sont très récalcitrants aux activités en lignes car elles ne font pas forcément du sens pour leur activité, par exemple pour les métiers du BTP. Mais avec la visioconférence on peut tout de même faire des choses ! J’ai dans un de mes Groupes un plombier qui a trouvé le moyen de faire des plans de salle de bain par internet. Il pouvait ainsi les présenter à ses clients en visioconférence : c’est une façon pour lui de prévoir le retour sur le terrain et d’avancer sur ses chantiers.
Un autre Membre, paysagiste, s’est mis à faire ses restitutions de projet par visioconférence également ! Comme ces expériences sont partagées de façon hebdomadaire, elles sont tout de suite très enrichissantes pour les Membres. Ces réunions ce sont à la fois des espaces d’expression, d’écoute, d’énergie, et donnent un réel sentiment d’appartenir à des privilégiés qui sont dans l’action. Bref, un grand soutien, du partage et de bons fous rires, aussi !
Quel est selon vous ce à quoi il faut faire très attention pour garder une cohésion de Groupe dans ce contexte ?
Le Groupe ne doit pas se scinder en deux : ceux qui font face et ceux qui ont plus de difficultés à surmonter le contexte actuel. L’expression des « états internes » de chacun ne doit pas remplacer les réunions. Rester centré sur l’objectif d’une réunion BNI, de surcroit dans un contexte de confinement, doit favoriser l’émergence de réflexions/actions permettant de rebondir rapidement et efficacement.
Quels discours avez-vous face à ceux qui sont déprimés par ce second confinement ?
Je leur propose de prendre du temps pour eux en les rappelant après la réunion. Lors du 1er confinement, les absents ont été systématiquement appelés soit par un Membre du Comité de Pilotage, soit par moi-même.
Quelles sont les belles surprises que vous avez eues au sein de vos Groupes et qu’en retenez-vous ?
Cette crise a permis à certains Membres de se révéler et ou de conforter leur véritable potentiel de boosters d’énergie. J’ai été bluffée par la créativité de certains dans l’ajustement de leur approche métier, touchée aussi par la bienveillance de certains Membres envers leurs co-Membres.
Que conseilleriez-vous à d’autres Directeurs pour garder leurs Groupes en forme et engagés ?
De travailler différemment le contenu et l’animation de leurs interventions et ateliers online. De savoir prendre du recul et d’avoir de l’énergie en stock !
Quel point de méthode est essentiel pour cela ?
Rester centré sur l’objet d’une réunion BNI comme fil rouge et développer des communications via les réseaux sociaux pour informer et communiquer sur leur Groupe, les conférenciers à venir et leurs besoins de Visiteurs ciblés. Maintenir également les Membres dans l’action.
Quel est l’élément qui vous semble le plus important pour remonter le moral des Groupes en ce moment ?
C’est le collectif, le partage, la connaissance entre co-Membres qui fera repartir les business. La recommandation d’affaire est l’option la plus efficiente.
Quel sera selon-vous l’élément clé de la réussite des Groupes BNI dans les prochains mois ?
Le business généré restera le facteur majeur qui incitera chacun à être assidu et à ne pas se laisser submerger par le reste. Certains Membres ont pu maintenir leur activité grâce au dynamisme des recommandations BNI. Les 30 % de CA générés via un Groupe pour les Membres les plus performants prennent tout leur sens dans cette période de disette de prospection.
L’autre élément clé sera l’acceptation par tous du mode online comme étant une pratique différente du présentiel, mais tout autant performante et le fait qu’elle sera proposée à chaque fois que nécessaire. Cela passera sans doute à terme par la formation aux outils connexes pour dynamiser les réunions en les rendant plus interactives…